Mon questionnement artistique est intrinsèquement relié à mon questionnement personnel en tant qu’artiste. Le regard que je porte sur mon environnement quotidien par l’entremise de ma peinture l’est aussi sur moi-même et sur mon évolution en tant qu’être humain. Bien qu’une forte suggestivité à la figuration puisse illustrer l’affiliation de mon parcours à l’art abstrait, mes périodes se succèdent. Si l’approche se transforme, je puise sensiblement toujours à la même source, celle de la nature, cette incontournable inspiratrice. Étoffer un thème, l’intensifier par une recherche soutenue : l’essence de ma démarche évolue et inscrit la proposition dans une dimension où se tissent de multiples liens.
La simplicité joue sur un niveau de complexité appréhendé. Pour peu que le spectateur se prête au jeu — celui de voir la vie au-delà ou derrière les apparences —, mystère et poésie se révèlent. De nombreuses transformations ont sillonné mon parcours de plasticienne. Du début fébrile de ma carrière jusqu’à aujourd’hui, ces transitions, conséquence d’une rapide assimilation, ponctuent les étapes non par rupture, mais manifestement par filiation. La pandémie m’a profondément bouleversée et l’apparition du personnage évoque dans mon champ quantique une vision picturale fidèle à la contemporanité, près de mon humanité et du paysage global dans lequel nous naissons tous.